Biographies & autobiographies, Historiques

La vie aventurée du professeur Prunelle

« Je suis venu voir mes parents, j’ai apporté quelques livres et si je parviens à m’organiser pour le travail je passerai quelque temps ici, étant obligé de publier cet hiver deux ou trois volumes, soit pour gagner quelque argent, soit parce que je suis dégoûté de cette boutique universitaire qui, ainsi que tant d’autres choses, va toujours de mal en pire et qu’en la quittant, je désire cependant qu’on me regrette. »

René Bourgeois, La vie aventurée du professeur Prunelle, Entre-Temps éditions, 2018, p. 28.

Motivations initiales

À l’occasion d’une opération Masse critique de Babelio, il nous a été proposé de lire et de chroniquer ce livre, dont le titre amusant et le synopsis intrigant donne envie…

Synopsis

Clément-François-Victor-Gabriel Prunelle est un bien étrange personnage. Originaire de La Tour-du-Pin, dans le Dauphiné, il suit des études de médecine – atavisme familial, sans doute – à Montpellier. Il y croise Chaptal, Charles-Louis Dumas, Alexandre de Humboldt. Au cours de ses études, il se trouve nommé aide-bibliothécaire de l’école, ce qui aurait pu orienter différemment son parcours. Mais il est rattrapé par la médecine, appelé à rejoindre l’armée d’Égypte en tant qu’officier de santé. De retour en 1800, il est chargé par Chaptal de l’inspection des bibliothèques et des dépôts littéraires. Mais il lui faut tout de même attendre 1807 pour être définitivement rendu à la vie civile, après plusieurs passages par les armées de Napoléon – il a entre autre fait Austerlitz, où il assiste le chirurgien Larrey. Cela semble déjà faire beaucoup pour cet homme, mais il lui reste encore tout à faire : Montpellier, Lyon, Vichy. Le tout dans un contexte historique agité : Révolution, Empire, Restauration, IIe République, IInd Empire, avec tous les soubresauts que cela implique…

Avis

> L’avis de T

Ce petit ouvrage – une première partie compte 80 pages, proposant 10 chapitres, la seconde, constituée de 15 brefs « zooms » sur 20 autres pages – nous propose de découvrir ce personnage étrange, et duquel on ne sait finalement pas que penser. Surnommé par Stendhal « l’homme le plus laid de France », Prunelle a été abondamment caricaturé par Daumier. Sa carrière riche, à l’occasion de laquelle il a abondamment lutté pour ses idées libérales, n’est pourtant pas sans tâches.

Et on en arrive à se demander ce que cet homme aurait pu faire dans un contexte moins chahuté, moins en tension entre des extrêmes.

Pourtant, ce livre n’a pas réussi à m’emmener avec lui. D’abord parce qu’un certain nombre de coquilles grossières – mots manquants, typographie parfois en souffrance… – arrête l’œil ; mais aussi du fait même de sa structure. Le découpage en chapitre, qui au démarrage est chronologique – durant les 5 premiers chapitres -, ne l’est plus entre le chapitre 6 et le chapitre 8, pour le redevenir au 9. Du coup, entre les chapitres 5 et 10, on a le sentiment d’un certain nombre de redites.

Et le fait d’avoir ces petits inserts complémentaires – la partie intitulée « En marge » – achève de semer le trouble, avec des éléments qui complètent, enrichissent, mais modifient également l’angle de vue.

Du coup, bien que petit, le livre semble partir un peu dans tous les sens, et réussit à nous égarer. C’est naturellement en partie dû au contexte historique, en partie également à la vie foisonnante de cet intrigant Monsieur Prunelle. Mais j’aurais préféré un récit du coup plus organisé.

C’est assez agréable à lire, mais j’en ressors en n’ayant pas réussi à me faire une idée claire du parcours. Du coup, cela me laisse sur ma faim, et j’en viens à regretter que le livre ne soit pas plus gros, mais plus structuré…

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