Manga, Policiers

Silencer – T. 1

« Alors c’est toi la fille qui vient de rentrer des États-Unis… On a beau tous les deux avoir le titre d’inspecteur, je suis dans la police depuis plus longtemps que toi ! Ça fait de moi ton supérieur… »

Shô Fumimura, Yuka Nagate, Silencer – T. 1, Komikku éditions, 2018, p. 81.

Motivations initiales

Avant de lancer Ô Grimoire, nous n’avions lu, ni l’un ni l’autre, aucun manga. C’était l’occasion, et cela nous a permis de découvrir de bien jolies choses. Pourquoi ne pas poursuivre cette exploration ?

Synopsis

Shizuka est un policier hors norme. Après de brillantes études universitaires, elle renonce à devenir haut fonctionnaire, et rentre à l’école de police. Là aussi, elle démontre des capacités supérieures, et termine première de sa promotion, puis commence à gravir les échelons, suscitant du même coup de nombreuses jalousies. Envoyée aux états-Unis pour un stage – une façon comme une autre de l’écarter -, elle est mise dans un placard, littéralement, à son retour. Le Bureau annexe de la sécurité des personnes, outre le fait qu’il ne se voit confier en général aucune affaire intéressante, est mené par Iba, un flic pervers, sexiste et qui n’hésite pas à abuser de sa position pour tremper dans diverses combines…

Avis

> L’avis de T

Cette série est annoncée comme devant comporter quatre tomes. On peut donc espérer assister à une évolution des personnages. Mais, en tout cas dans ce premier tome, on reste tout de même un petit peu sur sa faim, les personnages et les situations étant un petit peu trop caricaturaux. Certes, on ne dédaigne pas, souvent, de suivre l’affrontement entre deux personnages que tout oppose, comme entre Shizuka et Iba, mais tout de même, là, on en fait des tonnes. Iba est vraiment un pervers, sexiste, qui passe son temps à tripoter ses collègues de travail, est prêt à les droguer pour abuser d’elles. Quant à Shizuka, elle n’hésite pas à user de ses charmes – ah, oui, précisons l’éditeur lui-même signale que ce livre est à réserver à un public averti – ni à faire usage sans sommations de son cher pistolet, équipé d’un silencieux, pratiquement le seul objet qui lui tienne compagnie la nuit… D’où vient-elle ? Qui est-elle ?

L’ensemble parait un peu excessif. Équipée d’une cape ou d’un costume bariolé, Shizuka ne déparerait pas dans une histoire de Marvel, tellement elle semble surnaturellement supérieure à ses adversaires. Résultat des courses, les différentes intrigues, qui pourraient justifier un scénario costaud – la disparition de jeunes femmes pour servir d’esclaves sexuels, au profit de criminels qui opèrent depuis des bateaux de pêche ; la fuite d’un investisseur qui a disparu avec la caisse, emmenant avec lui le magot d’un clan mafieux, mais également les économies d’Iba… – sont, au final, survolées, et semblent essentiellement tenir lieu de décor un peu bâclé aux dessins qui mettent en valeur les avantages de Shizuka.

Bref, ça se lit bien, ce n’est pas désagréable, mais on espère que les tomes suivants seront un petit peu plus creusés, en terme de scénario, parce qu’il y a vraiment matière… Mais cela suppose de renoncer aux facilités qui sont prises dans ce tome.

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