Aventures, Fantastiques, Heroic fantasy, Historiques

Le bâtard de Kosigan – T.4 Le testament d’involution

« Absolument… Quand bon vous semblera », renchéris-je avec douceur. « Et, à bien y songer, pour vous faciliter la tâche, je ne saurais trop vous conseiller de demeurer à mes côtés pour les années à venir… Jusqu’au jour où, peut-être, l’envie vous prendra de mettre un point final à cette insoutenable attente… »

Fabien Cerutti, Le bâtard de Kosigan – T.4 Le testament d’involution, Éditions Mnémos, 2018, p. 384.

Motivations initiales

Après avoir lu et chroniqué les deux premiers tomes des aventures du Bâtard de Kosigan, l’occasion nous a été donnée de participer au « Mois de Fabien Cerutti », sur le blog Book en stock, et donc de recevoir le tome 4. Il était hors de question de laisser passer une telle opportunité !

Synopsis

À la fin du tome 3, on avait laissé le Bâtard de Kosigan à Cologne, alors que, sur les terres de l’herzog Dagmar von Hohenstaufen, les soldats de l’inquisition, dirigés par l’intraitable cardinal de Las Casas recherchait activement les sorcières du Cénacle de la Lune. Chacun des deux partis est surtout soucieux de réaliser le premier la prophétie qui pourrait permettre au vainqueur d’accéder à un pouvoir inouï.

À la fin du XIXe siècle, on retrouve également une lutte féroce entre l’Arche et les Antagonistes, alors qu’Elisabeth Hardy, ex-fiancée de Kergaël de Kosigan, s’apprête à épouser le comte Lyndon de Wessex, et à entrer, du même coup, dans la famille royale d’Angleterre. De quel côté la balance penchera-t-elle, finalement ?

Avis

> L’avis de T

Ce quatrième tome clôt en beauté le cycle I des aventures du Bâtard de Kosigan. Et la finesse – ainsi que la duplicité – de Fabien Cerutti s’y épanouissent à loisir. En effet, celui-ci prend un malin plaisir à fermer certaines portes, certes, en nous donnant le fin mot de l’histoire, mais non sans se ménager de nombreuses autres possibilités de rebond, pour les cycles à venir.

Pour la bonne bouche, il nous livre même une version extrêmement convaincante de la façon dont la littérature de l’imaginaire s’est développée, avec une virtuosité absolument confondante.

Que dire des morceaux de bravoure, comme le dialogue entre Pierre Cordwain de Kosigan et Mendorallen Ilbarimen. Sans en dévoiler plus qu’il n’est utile, voilà bien un passage à l’occasion duquel on sent le joueur au roleplay – pour les non joueurs de jeux de rôle, le roleplay est le nom donné aux moments où les joueurs incarnent leur personnage, comme au théâtre – extrêmement travaillé… Et parvenir à nous rendre quasiment sympathique ce Mendorallen, chapeau bas… Devons-nous nous attendre à le voir resurgir du néant, un beau jour ?

L’intrigue du XIXe siècle est pratiquement bouclée, même s’il demeure quelques zones d’ombre que, là aussi, on sent Fabien Cerutti capable d’exploiter à l’occasion.

Arrivés au bout de ce cycle, on voit en effet à quel point tout est maîtrisé. De nombreux éléments des tomes 1 et 2 apparaissent désormais comme des points fixes, des pitons posés pour venir soutenir ensuite la trame d’ensemble. C’est extrêmement fort !

Une imagination incroyablement fertile – à moins qu’il ne faille définitivement considérer que Joseph a effectivement initié, avec Élisabeth, Léopold, Ernest et Charles, une véritable stratégie, emmenant avec eux les plus grands de la littérature de l’imaginaire -, un sens du détail et de la précision redoutable : voilà ce que je retiens de ces heures de lecture. Merci Monsieur Cerutti !

Enfin, mention spéciale. Le choix de la citation qui débute cette chronique s’est imposé de lui-même, car c’est peut-être, dans le registre de l’understatement si cher à nos amis britanniques, l’une des plus belles déclarations d’amour de la littérature…

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