Aventures, Young Adult

B.O.A – T. 1 Loterie funeste

« Quelques mètres de plus, Kael le sait, et le virus contenu dans le diadème se déversera dans la tête de la jeune fille. Il le sait, parce qu’il a scruté les faits et gestes de ses propriétaires et qu’il a tout étudié avant d’agir. »

Magali Laurent, B.O.A – T. 1 Loterie funeste, Les Éditions de Mortagne, 2017, p. 27.

Motivations initiales

Nous n’avions pas entendu parler de ce livre, et ne savions donc pas vraiment à quoi nous attendre en le recevant dans le cadre d’une Masse critique de Babelio. Le résumé du livre montrait qu’il s’agissait d’un roman de science-fiction, une sorte d’intermédiaire entre Walking dead et Hunger games. Mais qu’allions-nous découvrir ?

Synopsis

Notre monde a pratiquement disparu, sous l’influence d’une mutation du virus Ebola, qui s’attaquait au sang des humains. Tous les humains infectés se transformaient en Charognards, des monstres déshumanisés, seulement assoiffés, pour survivre, de sang humain. Un vaccin, mis au point précipitamment, a été largement employé par les plus puissants. Mais il est rapidement apparu que ce vaccin, s’il évitait la déshumanisation, rendait cependant nécessaire également la consommation de sang humain pour survivre. Ainsi sont apparus les BOA, ainsi nommés par références aux groupes sanguins.

Il a fallu attendre encore pour trouver un second vaccin, cette fois capable de préserver la désormais toute petite communauté humaine. Une première guerre opposant BOA et Charognards a eu lieu ; puis les BOA entre eux pour contrôler les humains, désormais appelés Sacs à sang. Une communauté s’est formée, et s’est installée sur une île au sud de la baie de l’Hudson. Les humains acceptaient de donner leur sang pour nourrir les BOA, lesquels s’engageaient à leur assurer la paix. Ainsi est née Liberté.

Mais on ne se souvient jamais assez de l’Histoire. Et Liberté a évolué, les BOA solidement accrochés à leur pouvoir, quitte à renier leurs engagements. La population d’humains est de plus en plus restreinte, le sang coûte de plus en plus cher pour les BOA, un trafic s’est installé dans la clandestinité… Quand commence l’histoire, la Loterie existe depuis 25 ans : chaque année, les BOA peuvent tenter leur chance – moyennant finance ! – et espérer remporter en lot un humain, qui leur permettra, à condition de l’économiser, de ne plus avoir à payer pour se fournir en sang… Et, pour cet anniversaire, une Loterie exceptionnelle est annoncée !

Avis

> L’avis de T

Je dois le dire, j’ai eu un petit peu de mal à entrer dans ce premier tome – les tomes 2 et 3 sont déjà annoncés. Il faut dire que nous avons beaucoup de choses à découvrir de ce monde qui ne ressemble – heureusement – pas beaucoup à celui que nous connaissons. Et, probablement aussi, je n’étais pas très disponible pour me plonger dans cette histoire quand nous avons reçu le livre. Mais, une fois les cinquante premières pages passées, cela devient tout à fait fluide.

Pour les pointilleux, même si on s’en rapproche, on n’est pas ici dans une dystopie : la situation qui nous est décrite n’est pas le fruit d’une volonté politique (une utopie qui aurait mal tournée), mais bien la conséquence d’un événement malencontreux – le virus.

Le premier personnage que nous découvrons et suivons est Oxana, jeune fille qui vit dans le Cellier, une sorte de quartier qui regroupe des humains, exploités à la fois pour leur travail, et pour leur sang. Toute la première partie se déroule dans le Cellier, et son temps est minuté – je ne m’en suis pas rendu compte immédiatement, mais ces premiers chapitres, lorsque nous suivons Oxana, sont toujours rythmés par l’indication de l’heure – : elle doit courir de corvée en tâche, elle n’a ni loisirs, ni détente, ni liberté. Et si elle cherchait à s’enfuir, elle sait que le diadème qui lui ceint la tête contient une dose du virus se déclencherait à peine les limites du Cellier franchies, faisant d’elle une Charognard.

Avec Oxana, on découvre son frère, Alex, Sam, qui partage la même chambre, Denys, un autre jeune garçon de son âge. Puis Kim. Tous les cinq sont issus du Cellier, et ils partagent une caractéristique commune : ils ont subi une opération qui les rend exceptionnels. Les autres chapitres nous permettent de découvrir également Cléo, une jeune fille qui vit isolée depuis toute petite, que sa mère éduque sans tendresse, pour être obéissante avec le BOA qui l’achètera. Elle fait visiblement partie d’un autre groupe d’humains, apparemment plus luxueux, mais tout aussi esclaves des BOA. Enfin, on découvre Kael, un jeune BOA membre d’un mouvement de résistance qui souhaite protéger les populations humaines restantes.

L’idée de la Loterie, qui propose aux BOA de gagner en lot des humains, fait fortement songer au scénario de Hunger games. Ainsi, on passe par les différentes phases classiques : le groupe se constitue, on en découvre chaque membre, ils vont devoir apprendre à se connaître, à se faire confiance, alors même que les BOA font tout pour éviter qu’ils ne fassent cause commune.

On se prend assez rapidement d’intérêt pour ces personnages, même si on a vraiment du mal à imaginer comment la domination totale des humains par les BOA pourrait être remise en cause. Et, effectivement, ce tome est surtout marqué par toutes les manœuvres des organisateurs de la Loterie pour les briser. Pourtant, au fil des pages, on découvre qu’au delà du réseau de résistance auquel Kael appartient, il semble y avoir d’autres BOA prêts à soutenir la lutte, même si on ignore à la fois leur identité et leurs motivations : c’est probablement quelque chose qui finira par se préciser dans les prochains tomes.

Ce n’est pas forcément totalement original, mais c’est plutôt efficace. L’histoire fonctionne bien, la fin du premier tome est marquée par un nouveau rebondissement – il y en a déjà eu quelques uns dans le cœur du livre. Bref, on est mûrs pour lire avec plaisir le deuxième opus !

Une petite remarque concernant l’auteure. Je n’en ai pas la certitude, mais j’ai le sentiment que Magali Laurent doit être canadienne ou vivre au Canada. Certes, les Éditions de Mortagne sont une maison d’édition canadienne. Mais c’est surtout certaines tournures de phrase qui m’ont donné cette impression. À deux reprises, l’auteure précise que les personnages arrivent dans un lieu « invitant », le contexte permettant de comprendre qu’il doit s’agir d’un lieu chaleureux, accueillant. Et, à un autre moment, elle signale qu’un personnage qui s’éloigne « envoie la main » à un autre, ce qui semble être un anglicisme employé au Québec pour « faire un signe d’au-revoir avec la main ». Au  départ, cela m’a surpris, puis, quand j’ai réalisé que c’était probablement un clin d’œil de nos cousins d’outre-atlantique, cela m’a surtout amusé !

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