Aventures, Bandes dessinées, Historiques

Valois – T.1 Le mirage italien

« Le duc de Milan, Ludovico Sforza, réclame notre alliance contre Venise. Le pape cherche à s’étendre dans le Latium, comme Florence en Toscane. En fonction de nos intérêts, nous pouvons jouer sur les uns ou les autres. Diviser pour régner. Voilà le secret de notre réussite future ! »

Thierry Gloris, Jaime Calderon, Felideus, Valois – T. 1 Le mirage italien, Éditions Delcourt, 2018, p. 21.

Motivations initiales

Une cover qui claque, et qui met en scène une opposition sous les Valois, voilà qui nous parle. Le petit résumé en quatrième de couverture est tout aussi sympathique. Bref, tout était réuni pour que cette bande dessinée se retrouve sur nos étagères…

Synopsis

La grande histoire qui sert de cadre à cette série, c’est celle de l’accession au trône de France de la branche des Valois. Cette période, que l’on appellera plus tard la Renaissance, voit s’affronter les grandes familles européennes à la fois pour le trône de Saint Pierre, et pour affirmer leur puissance.

En Italie, en particulier, les luttes se cristallisent autour des cités-états, Milan, Venise, Naples, Florence… Centres artistiques mais également commerciaux, elles suscitent toutes les convoitises, et seront bientôt le terrain d’affrontement de toute l’Europe, à l’occasion des guerres d’Italie (pas moins de onze conflits, entre 1494 et 1559).

Et, au milieu de tout cela, on suit deux personnages pris dans la tourmente du temps : Henri Guivre de Tersac, fils d’une famille de la petite noblesse charentaise, contraint de chercher fortune, et Blasco de Villalonga, fils cadet d’une famille bourgeoise de Barcelone, forcé de quitter sa ville natale à la suite d’une rivalité amoureuse.

Ils se rencontrent par hasard, Henri accompagnant un diplomate proche du cardinal Della Rovere et Blasco accompagnant son frère, novice, pour rejoindre le monastère qu’il où il doit entrer dans les ordres. Mais le hasard veut qu’ils se retrouvent poursuivis par Juan Borgia, fils illégitime de Rodrigo Borgia, devenu pape Alexandre VI. Capturés, torturés, blessés, ils parviennent néanmoins à s’enfuir, et sont accueillis par Vitellozzo Vitelli, seigneur de Montone. Cela leur permettra-t-il de trouver leur place ?

Avis

> L’avis de C

En achetant cet album, je n’espérais rien, car bien souvent – il faut l’avouer – la déception est au rendez-vous lorsque ça parle d’Histoire… Mais comme T et moi sommes très joueurs, je ne voulais pas passer à côté de ce premier tome.

Premier point positif qui saute aux yeux : le graphisme. En effet, c’est vraiment très réussi. Je trouve que le réalisme est saisissant, les auteurs nous livrent des dessins fluides et vraiment réussis ! Bref, c’est un travail très précis sans parler des décors stupéfiants !

Pour ce qui est du scénario, je trouve que le choix du sujet traité est extrêmement judicieux. Ici, on met en lumière une histoire bien méconnue par le grand public. J’avoue que l’histoire est ambitieuse, et que j’ai eu très peur de voir le château de cartes s’écrouler, car c’est un scénario compliqué mettant en scènes de nombreux personnages, de nombreuses puissances, une période charnière de l’Histoire de France… Mes craintes ne se sont pas confirmées, c’est rondement mené ! Bien sûr, on met quelques pages avant de rentrer dans le vif du sujet mais c’est bien fait donc on ne s’ennuie pas !

En conclusion, je recommande cette BD pour les personnes ayant des affinités avec l’histoire car sinon je pense que certains lecteurs s’ennuieront vite.

En tout cas, chez Ô Grimoire, on attend le tome 2 avec impatience !

> L’avis de T

Lorsque vous vous lancez dans une série comme celle-là, il peut être difficile, dans le premier tome, de réussir à la fois à poser le cadre et de proposer une intrigue qui tienne la route. D’autant plus, ici, que le contexte historique est particulièrement complexe : on doit à la fois se familiariser avec les Borgia, immortalisés par deux séries télé éponymes – ce qui indique clairement qu’il y a matière à rebondissements -, avec la famille de France – Charles VIII, Anne de France, sa sœur, Louis d’Orléans, son cousin, et les conseillers du roi -, et avec quelques personnages supplémentaires, dont Giuliano Della Rovere et Vitellozzo Vitelli.

Mais cette première difficulté est brillamment franchie. En effet, on entre plutôt aisément dans l’histoire. À la fois parce que la grande histoire nous est expliquée de façon claire, mais également parce que les deux personnages qui nous sont proposés, Henri de Tersac et Blasco de Villalonga, sont rapidement attachants, dans leur opposition – leurs premiers échanges sont franchement tendus !

Les dessins sont tout à fait à mon goût, autant pour le graphisme que pour les couleurs – ces dernières passent du chaud au froid, en fonction de la progression de l’histoire.

Bref, j’ai beaucoup aimé. Et je vais attendre le tome suivant avec beaucoup d’intérêt ! Alors je recommande cette série à tous ceux qui aiment l’histoire de cette période, et, à ceux qui ne s’y intéressent pas trop, je suggère d’essayer tout de même : cela en vaut la peine, à mon avis !

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3 réflexions au sujet de “Valois – T.1 Le mirage italien”

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