Policiers

Jeu de massacre à Berlin

« Poussé par une impulsion inexplicable, je l’examinai plus attentivement. Et c’est alors que je le découvris : un symbole était dessiné sous le siège de la chaise. Je la retournai . C’était une couronne noire. Je regardai sous la chaise de Maximiliane : le même dessin, une couronne noire que quelqu’un avait gribouillée hâtivement avec un pastel noir. »

Elisabeth Herrmann, Jeu de massacre à Berlin, Slatkine & Cie, 2018, p. 120.

Motivations initiales

Quand l’équipe de chez Slatkine & Cie nous a proposé de découvrir un nouveau polar allemand, pas besoin de savoir de quoi il s’agissait exactement : découvrir des choses que nous ne connaissons pas, c’est exactement l’une des raisons qui nous a amené à créer ce blog. Alors nous avons dit oui sans aucune hésitation !

Synopsis

Joachim Vernau et Marie-Luise Hoffmann, avocats, sont associés. Mais leur cabinet est en situation difficile : ils peinent à payer leur loyer, partagent une vieille Volvo proche de rendre l’âme. Jusqu’à présent, ils ont réussi à sauver les meubles, mais sont en permanence sur le fil du rasoir.

Aussi, lorsque Katharina Œttinger, sous-directrice du lycée privé Herbert Breitenbach, installé dans le quartier huppé de Pankow, propose à Joachim Vernau de donner des cours à la classe de terminale, ce dernier n’a pas tellement d’autre choix que d’accepter. Même s’il n’est pas très motivé… Sa mission : animer le Teen Court, une sorte de tribunal à l’occasion duquel les élèves sont appelés à découvrir les rouages du système juridique.

Il accepte donc, mais, dès les premiers cours, découvre une situation très différente de celle que l’on pourrait attendre d’un lycée comme celui-ci. L’ambiance est lourde, les élèves semblent anxieux… Jusqu’au moment où Joachim découvre qu’une élève s’est suicidée l’année précédente. Il commence alors à soupçonner une affaire plus complexe…

Avis

 > L’avis de T

Joachim Vernau est le prototype du parfait anti-héros. Il est avocat, mais il est fauché. Il n’a visiblement pas réglé ses comptes avec son père, mort des années avant. Il entretient des relations assez tendues avec sa mère. Il galère. Il semble être assez old-fashioned. Sa vie personnelle est assez pauvre, pour ne pas dire plus. Mais, et c’est sans doute ce qui le caractérise le mieux : il a envie de bien faire.

Je dois l’avouer : j’ai eu très peur, lorsque l’auteure, Elisabeth Herrmann, très tôt dans le livre, a ouvert une piste du côté des jeux de rôle, et, en particulier, des jeux de rôle grandeur nature. J’ai eu peur qu’on nous serve le classique des jeux de rôles satanistes, dont la presse s’est emparée il y a quelques années et qui resurgit à chaque profanation de cimetière. Parce que l’image qui est alors véhiculée est tellement caricaturale, tellement idiote, tellement cliché.

Mais mon inquiétude n’était heureusement pas fondée. L’histoire va bien au delà de cela, et, au contraire, intègre ces personnages en leur donnant certes un côté décalé, mais qui demeure profondément humain.

Une intrigue qui plonge dans le passé. Des vampires de jeu de rôles. Un garagiste d’origine polonaise. Un artiste qui fait de la musique avec des baignoires. Du poison. De l’intimidation. Le cocktail est riche, et il est réussi : l’équilibre est trouvé !

Jusqu’à quelques pages de la fin, on ne sait pas exactement où on va finalement atterrir. Les pistes intermédiaires ne sont pas réellement des fausses pistes, mais le tableau d’ensemble est suffisamment malin pour que je n’ai pas tout deviné à l’avance, ce qui est toujours très plaisant ! Et les pièces du puzzle, lorsqu’elles se mettent finalement en place, s’accordent parfaitement.

Les atmosphères sont très bien rendues, l’angoisse est bien décrite. Il y a des personnages auxquels on s’attache, et d’autres que l’on adore détester.

Alors, franchement, vous avez envie de commencer l’année avec un bon polar ? Jeu de massacre à Berlin est fait pour vous !

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