Aventures

On n’a pas toujours du caviar

« D’abord l’Abwehr allemande. Puis, le Secret Service. Maintenant, le Deuxième Bureau. Tout cela, en l’espace de 96 heures. Il y a quatre jours encore, pensait Thomas, je vivais à Londres. J’étais un homme considéré, un banquier en pleine réussite. Qui va encaisser cette histoire ? Qui va me croire, au club ? »

Johannes Mario Simmel, On n’a pas toujours du caviar, Le Livre de Poche, 1977, p. 59.

Motivations initiales

C’était un cadeau, accompagné d’une chaude recommandation…

Synopsis

Par quel bout prendre cette histoire ? Le 24 mai 1939, lorsque commence cette histoire, Thomas Lieven, de nationalité allemande, est banquier privé à Londres. il est même le plus jeune banquier privé de Londres. Son associé, Robert Marlock, allemand également, lui demande d’aller à Cologne, plaider sa cause auprès d’une femme.

Thomas Lieven accepte, sans se douter que cela allait changer sa vie du tout au tout. En effet, à peine arrivé, il est arrêté par la Gestapo, qui lui reproche un sombre tripatouillage en 1936 avec des titres hypothécaires allemands. Mais rapidement, il apparait que la Gestapo souhaite surtout profiter de sa position en Angleterre : il est libéré en échange de l’engagement d’espionner pour le compte de l’Abwehr.

Rentrant à Londres, il est arrêté par les services de l’immigration britanniques. Là aussi, il apparait rapidement que l’objectif est de le contraindre à devenir un agent double, au service du Secret Service anglais. Il refuse et prend la direction de Paris… où le Deuxième Bureau le menace de l’expulser, sauf s’il accepte de participer aux actions du service. Bref, en quelques heures, de banquier, il devient agent secret, double, triple… et même davantage, lorsque le FBI et les services russes entreront dans la danse !

Dès lors, il va se retrouver propulsé dans les événements titanesques qui se déroulent dans le monde, au rythme de nombreuses péripéties.

Thomas Lieven ne se départit jamais de son éducation et de sa vision de la vie. Fin gourmet, et cuisinier à ses heures, le récit est ponctué des menus qui marquent ses aventures, inaugurant une lignée d’amateurs de bonne chère, à laquelle appartiennent désormais Pepe Carvalho, Salvo Montalbano, ou encore le commissaire Soneri, créé par Valerio Varesi, traduit récemment en français et publié par les éditions Agullo.

Au fil de ses aventures, il croise divers personnages, certains inconnus, d’autres célèbres, comme Joséphine Baker, au château des Milandes, laquelle est connue pour avoir effectivement participé aux efforts des services secrets français.

Et le plus incroyable, dans tout cela ? Le plus incroyable, c’est que cette histoire est a priori une histoire vraie. C’est en tout cas ce que donne à penser la préface, signée par Jacques Abtey, lui aussi un ancien du Deuxième Bureau…

Avis

> L’avis de T

Ce livre, comme, d’ailleurs, son auteur et son héros, est un véritable ovni, qui ne ressemble à aucun autre. Thomas Lieven est intelligent, malin, brillant, un brin filou, et, surtout, profondément romantique. Il a, naturellement, beaucoup de succès avec les femmes. Il est séduisant – c’est son côté James Bond -, élégant et virtuose – ce qui lui a valu d’être comparé à Arsène Lupin. Il profite de ses missions pour monter diverses combines qui lui permettent de s’enrichir au passage – il n’était pas banquier pour rien -.

Mais, tout rocambolesque que puisse paraître l’ensemble, on ne parvient pas à se défaire de l’idée que, peut-être, ce sont tout de même des aventures réelles. Bref, la lecture est agréable, amusante, surprenante, associant à la fois des faits réels – ou, au moins, réalistes -, mais également quelques passages qui le sont beaucoup moins.  Cependant, ce n’est pas là l’essentiel. Ce qui compte réellement, c’est de passer un bon moment de lecture. Alors…

Alors, même si on n’a effectivement pas toujours du caviar, on peut, bien plus simplement, avoir toujours à portée de main un exemplaire de ce livre…

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